Toyota C-HR

Bien que, intrinsèquement, les Toyota soient des voitures très bien faites et surtout très fiables, au cours de la dernière décennie la gamme Toyota est devenue de plus en plus ennuyeuse (à l'exception de l'immortel Land Cruiser, bien sûr). Cette gamme ne provoquait plus les passions. Au point même que quand on demande à un jeune de citer un modèle Toyota, il répond immanquablement “Prius”. Ce n'est donc pas la voiture la plus enthousiasmante du marché, donc.

Avec le nouveau C-HR, Toyota change totalement son fusil d'épaule: il vise l'acheteur pour qui le look aussi est très important et dont le cœur chavire pour un design fort et original. Une vision adoptée avec succès par Lexus, la marque de prestige au sein du groupe. C'est justement cette sauce Lexus qui s'infiltre lentement mais sûrement dans les recettes Toyota. Cela se remarque non seulement à l'aspect extérieur plus joyeux mais néanmoins costaud, mais également à l'intérieur plus agréable. Fini les tableaux de bord tristes, vive la frivolité. On peut même opter pour un intérieur cuir à l'aspect très luxueux, avec le tableau de bord revêtu du même cuir. Ou vous pouvez vous lâcher avec des inserts bleus très originaux, à l'aspect futuriste.

Le C-HR se situe donc un cran au-dessus que ce à quoi on s'attendait et va occuper une position stratégique au sein de la gamme. Il annonce le renouveau et le rajeunissement chez Toyota sans nuire à sa réputation de bon élève au niveau de l'environnement. Au point même qu'il a été décidé de ne pas équiper le C-HR d'un moteur diesel. La propulsion est donc assurée uniquement à l'aide de moteurs à essence: un moteur turbo et une transmission hybride. Le fait que tant la transmission hybride que le châssis proviennent de la Prius aura probablement aussi joué un rôle dans ce choix de motorisations. Et ce châssis tire plutôt bien son épingle du jeu. Comme le moteur a pu être placé assez bas et que donc le centre de gravité aussi est resté bas, le C-HR se comporte beaucoup mieux que ce qu'on aurait pu craindre à première vue. De même, la communication entre le volant et les roues avant est plus que correcte, même si ce C-HR n'a absolument pas été conçu pour réaliser de hautes performances en virage. Mais comme il a été pensé à la base pour le marché européen seulement, son comportement routier et les sensations sont bien là. Rien à voir avec le plat prémâché auquel je m'attendais et qu'on retrouve dans bon nombre de ses concurrents. Et ils sont nombreux, car ce segment est particulièrement convoité! Quasi toutes les marques ont leur version de la voiture destinée à "la jungle urbaine". De plus en plus de clients se tournent vers des voitures un peu plus hautes. Non seulement elles ont l'air plus costaudes, mais elles sont aussi plus pratiques. Au sein de Toyota le C-HR affronte donc la Prius et l'Auris, à l'extérieur les crossovers tels que le Nissan Juke peuvent se sentir visés, encore qu'au niveau de la taille et de l'espace intérieur, le C-HR soit ... clairement un cran plus haut.

Ainsi donc, le C-HR est proposé uniquement avec des moteurs à essence, seuls ou en combinaison hybride, et on peut même dire que cette dernière version semble la plus intéressante ... si vous pouvez vivre avec les inconvénients de la transmission variable en continu CVT. Si vous évitez de trop faire pleurer cette boîte CVT, c'est une monture très souple. De plus, en adoptant un style de conduite correct, vous consommez environ 2 litres de moins avec l'hybride qu'avec le moteur turbo "pur". Pourtant, la consommation de ce moteur 1,2 turbo n'est pas mauvaise. En pratique, j'ai consommé environ 8 litres avec la version à traction intégrale. Mais en roulant de la même façon avec la version hybride (traction avant uniquement), la consommation oscillait entre 5 et 6 litres. Les deux versions étaient équipées de la boîte CVT (la version essence peut aussi être livrée avec une boîte manuelle à six vitesses). Il est donc incontestable que l'hybride est la plus intéressante. La différence de prix à l'achat se rattrapera à la pompe (après environ 180.000 km quand même).

Toyota joue depuis déjà longtemps la carte de l'essence et de l'hybride au détriment du diesel. Le monde politique approuve, le grand public commence à suivre, mais en traînant les pieds. Avec le prix du diesel qui sera gonflé à la pompe jusqu'au niveau du prix de l'essence (et qui va probablement le dépasser comme c'est le cas dans les pays limitrophes), cela devient en effet le bon choix. - CA

LDR
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